vendredi 25 juillet 2014

Pierre Bellanger sur le Cloud

L'accès à une ressource informatique distante pour accomplir une tâche porte le nom de télématique, quoi qu'il lui soit préféré actuellement le terme anglais de cloud qui signifie nuage puisque l'échange a lieu avec des machines lointaines et inconnues. Comme les miracles qui eurent lieu autour du tombeau de Saint-Cloud au VIè siècle, le nuage accomplit des prodiges. Il se substitue aux logiciels, aux processeurs aux mémoires, aux sauvegardes. Il fait de même avec tous les terminaux mobiles dont il devient l'indispensable complément. Le nuage est la clef du miniréseau personnel de machines de chacun.
Il ne s'agit que d'une illusion, l'utilisateur dispose de plusieurs écrans et appareils mais il est toujours connecté au même nuage. Sauf que cette machine distante ne sera plus la sienne. Pour les personnes, les foyers, les entreprises, le nuage est une révolution positive, un confort, une économie et un gain de productivité majeurs. Selon l'institut d'études IDC, les dépenses consacrées au nuage approcheront les 75 milliards d'euros en 2016. En 2013, il y avait déjà huit exabits de données dans le nuage, soit 8 milliards de millions de mégabits.
Rien n'arrêtera ce partage, il est consubstantiel au réseau. Sur le réseau, tout ce qui est ici est ailleurs, et tout est maintenant. Les résogiciels seront tôt ou tard les premiers acteurs du nuage. Ils avaient un contrôle virtuel de nos intelligences numériques, ils en auront désormais le contrôle physique. Le support même de l'information et de son traitement leur appartiendra. L'accès à nos propres données sera sous leur contrôle.
Pierre Bellanger, La souveraineté numérique. Stock janvier 2014.

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